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Le
constructeur
Dans
le même temps, nous avons cherché un constructeur
de maisons individuelles. Nous n'avions pas d'idées
préconçues. Voire pas d'idées du tout
! Ma femme (vous connaissez ma femme ?) s'est prise au jeu des plans.
Elle en a dessiné des dizaines. L'idée
générale avait un rez de chaussée avec
salon / salle à manger, une cuisine américaine,
un cellier et un bureau, un sous-sol total étalé
sous la maison, et un étage avec trois chambres et deux
salles de bains. Dès les premières rencontres
avec les constructeurs, nous avons dû déchanter.
Un sous-sol était bien trop couteux, et la surface
prévue trop importante. Quelques dizaines de plans plus
tard, le bureau était diminué de
moitié pour faire de la place au garage
intégré. Adieu le sous-sol ...
Faire
un choix parmi les dizaines de constructeur présents sur le
marché réclame du temps, de l'obstination et
beaucoup de patience. Nous avons tenu à voir beaucoup de
monde pour avoir le choix le plus large possible. A ce titre, les
'DOMEXPO' sont très pratiques. Ce sont des regroupements de
maisons témoins répartis autour de Paris. Je
crois savoir qu'il y en a également en province. C'est un
excellent moyen de juger des constructions de visu, et de prendre des
idées d'implantation (toujours les plans...). Ne
négligez pas non plus les magazines
spécialisés dans les maisons neuves qui offrent
souvent un panel plus large que les Domexpo, parce qu'ils n'obligent
pas à dépenser le prix d'un pavillon pour faire
de la pub ! C'est d'ailleurs ainsi que nous avons trouvé le
nôtre.
Chaque
constructeur a son style, ses méthodes de construction, ses
avantages exclusifs ... D'ailleurs, ils sont presque tous premiers de
quelque chose !
Il
y a plusieurs catégories de constructeur. Ils y a les
nationaux, misant sur une qualité constante d'une maison
à l'autre, sur une pérénité
éprouvée ("construit des maisons solides depuis
vingt ans..."). Et puis il y a les régionaux (bretons,
catalans, basques, parisiens...) qui se limitent à une
région ou à quelques départements,
voire à quelques communes... Ils pratiquent une architecture
plus proche des habitudes locales. Il y a ensuite les artisans. Petites
structures rapidement montées, qui fleurissent et fanent
à grande vitesse... Ils font souvent du bon travail, mais
leur faible surface financière les fait capoter au moindre
incident. Ces micro-entreprises ne durent quelques fois même
pas le temps d'un chantier ! Il y en a malgré tout de
sérieuses, mais elles sont dures à
repérer. Enfin il y a les architectes.Ils vous feront le
plan de vos rèves. Aux petit oignons. Ils se chargeront de
tout. Ils feront appel aux artisans, les paieront et les surveilleront.
Ils acheteront eux-même les matières
premières. Souvent, ils se limitent aux grosses
constructions, celles qui génèrent le plus de
marge, celles qui mettront en valeur leur 'génie'
architectural. Pas de pavillon de banlieue chez eux. Ou alors pour
faire manger les enfants à la fin d'un mois difficile. Ils
coûtent généralement 5 à 10%
plus cher qu'un constructeur traditionnel.
Les
critères de choix.
- La
pérénité.
Les
affaires récentes de dépot de bilan de
constructeurs ET de leur compagnie d'assurance nous ont
sensibilisés à ce propos. La durée de
vie prévisible doit au moins être égale
à celle du chantier ! Il ne faut pas oublier qu'une garantie
décénnale obligatoire engage le constructeur pour
tous les défauts constatés pendant les dix ans
qui suivent la fin de la construction. Il faut donc qu'il existe assez
longtemps pour assumer sa garantie. Les informations données
à ce sujet par les banquiers sont une précieuse
indication. Ils sont souvent témoins des
problèmes entre le propriétaire et son
constructeur
- Les méthodes de construction
Au
moins quatres méthodes s'opposent.
- Le
tout béton utilise des plaques
pré-formées pour les murs extérieurs,
doublés de laine de verre et de plaques de plâtre.
La construction se résume à un mécano
géant ! Elle est très rapide et assure une
qualité constante. Les cloisons intérieures sont
en plaques de plâtre. Pour ceux qui ont une mauvaise image de
ce type de construction, sachez qu'elle est utilisée depuis
des décénnies et qu'elle a fait de grand
progrès dans l'isolation ou la solidité
à long terme.
- Le
classique : parpaing doublé de laine de verre et plaques de
plâtre. L'intérieur est en plaques de
plâtre. C'est le plus commun, et souvent le moins cher.
- Le
traditionnel utilise des parpaings et de la laine de verre. Viennent
ensuite une épaisseur de briques et du plâtre
taloché. La durée de fabrication est plus longue
et les murs doivent sécher pendant six mois à un
an minimum avant de pouvoir supporter du papier peint ou de la
peinture. Les cloisons intérieures sont en plaques de
plâtre ou en briques recouvertes de plâtre
(traditionnel intégriste !).
- Les
exotiques utilisent des matériaux peu courant.
Témoin ce constructeur important qui remplace la laine de
verre par du polyuréthane. L'isolation phonique et thermique
sont, d'après lui, bien meilleurs. Bien sûr, c'est
plus cher ! D'autres exotiques proposent de faire le gros oeuvre :
fondations, murs de soutien, et laissent le nouveau
propriétaire faire tout le reste en fournissant les
matières premières. C'est une solution
à réserver aux gros bricoleurs, mais elle est
économique. Et il ne faut pas avoir peur de vivre pendant
des mois, voire des années, dans les gravats.
- Les
artisans
Beaucoup
de constructeurs ne sont que des donneurs d'ordre qui fournissent les
matières premières à des
sous-traitants. Les sous-traitants ont l'avantage de pouvoir
être changés lorsqu'ils ne conviennent plus, ou
qu'ils deviennent trop cher. L'inconvénient est le manque de
suivi de la qualité, variable d'un artisan à
l'autre, et le contrôle incertain des travaux. Aucun
constructeur ne fait tout lui-même. Une maison
complète requiert trop de corps de métier
différents. Mais il y a des degrés, et il vaut
mieux privilégier ceux qui en font le plus possible
eux-même.
- Le
plancher
S'il
y a un étage ou un sous-sol, un plancher en béton
est préférable. C'est un gage de silence dans la
maison. C'est bien sûr plus cher, mais marcher sur un
plancher qui craque à chaque pas m'énerve
profondément. Peut être parce que cela me renvoie
au désagréable discours de mon
pèse-personne !
- L'organisation
intérieure
Le
mieux est de faire son plan, puis de le soumettre aux constructeurs.
Beaucoup tenteront de faire entrer les besoins exprimés dans
un de leurs plans. D'autres demanderont un supplément pour
chaque modification. Enfin les derniers et les meilleurs adapteront une
de leurs façades sur le plan proposé, sans
supplément. Noter que les catalogues des constructeurs sont
souvent très instructifs avec leurs plans et leurs
façades, et fourmillent d'idées
déjà réfléchies et
utilisées.
- Le
côté humain
Comme
je l'ai déjà dit plus haut, les relations avec
les différents intervenants du projet vont durer au moins le
temps du chantier, voire beaucoup plus, comme le banquier. Choisir un
constructeur juste à cause du commercial sympathique n'est
pas une bonne attitude, mais entre deux constructeurs
équivalents, mieux vaut choisir le plus agréable
à cotoyer. Par exemple, un des constructeurs à
qui nous avions fixé rendez-vous chez nous, nous a fait faux
bond deux fois de suite, sans donner de raisons, pas même un
coup de fil. Il a été
éliminé de notre liste sans
coup-férir. Nous avons appris plus tard que le commercial
avait eu des problèmes de santé. C'est
effectivement une bonne raison, mais je suppose qu'il aurait eu le
moyen de signaler le rendez-vous à un de ses
collègues ou au moins de nous prévenir. Cela n'a
d'ailleurs pas empêché notre futur voisin de
choisir ce constructeur. Ce qui prouve que le côté
humain intervient pour beaucoup dans le choix ! Attention aux contacts
sur les salons, où ce sont souvent les commerciales les plus
jolies qui recoivent le client, quand ce ne sont pas des
hôtesses louées pour l'occasion ! Ce ne seront
probablement pas elles qui s'occuperont de votre dossier une fois le
salon terminé.
- L'équipement
Les
fournitures sont variables. Depuis la maison nue avec ses murs, ses
portes et fenêtres, jusqu'à la maison
terminée, prête à habiter avec sa
cuisine et ses salles de bains équipées. Le plus
commun est la maison dont les revètements de sols, murs et
plafonds sont posés et garnie de sanitaires de couleur. Il
est toujours possible d'enlever des équipements pour passer
dans le budget, ou d'en ajouter si les moyens le permettent. Attention
aux constructions avec du plâtre traditionnel qui ne peuvent
pas recevoir de papier ou de peinture avant un an.
- Le
type de chauffage
Il
ne s'agit pas à proprement parler d'un critère de
choix. En effet tous les constructeurs proposent les trois types de
chauffage disponibles sur le marché :
électricité, gaz ou fioul. Pour
résumé, je dirai que
l'électricité a fait des progrès et
n'est plus ce gouffre financier des années
passées. Grâce notamment aux nouveaux isolants et
aux nouvelles ouvertures (portes et fenêtres) qui sont
devenues la norme. Le gaz reste un moyen simple et
économique à l'usage, mais il faut penser
à le faire venir jusqu'au terrain, et cela peut couter cher.
Enfin le fioul nécéssite l'installation d'une
citerne, et d'une chaudière particulière. Ces
deux éléments sont assez cher, mais c'est le
chauffage le plus économique à l'usage. Nous
avons choisi le gaz, même si nous devons payer trois milles
francs pour faire le branchement. Il représente, pour nous,
le meilleur compromis entre confort, praticité et
économie. Le prix de l'installation nous revient
à un peu plus de trente mille francs, entre la
chaudière et les radiateurs.
- Le
prix
Ce
n'est pas un hasard si j'ai classé le prix en dernier. Ce
n'est certes pas un critère mineur. Mais une maison faite
à la va-vite avec des sous-traitants inconnus et mal
équipée, mais pas chère n'est pas la
bonne solution. Il faut préférer une maison vide,
sans équipement et bien construite plutôt qu'une
maison où l'épingle qui tombe dans le garage
réveille les enfants à l'étage !
Au
final, le choix se fait au feeling. Tous ont des plus et des moins.
Selon la sensibilité de chacun, un critère sera
plus important qu'un autre. Il faut savoir faire la part des choses et
ne pas oublier qu'une construction de maison individuelle est souvent
le projet d'une vie. Elle ne doit pas souffrir d'économies
de bouts de chandelle sur des postes importants comme l'isolation, le
plancher béton ou le type de chauffage.
Notre
choix s'est porté sur un constructeur régionnal
traditionnel ( murs intérieurs et extérieurs en
brique et plâtre), dont tous les banquiers nous ont dit du
bien. La maison sera équipée au minimum. C'est
à dire carrelage de tout le rez-de-chaussée et
des deux salles de bains, ainsi que deux baignoires et toilettes de
couleur. Il nous faudra poser les carrelages muraux, les
revètements de sols de l'étage,
équiper la cuisine et les salles de bains, et dans un an,
poser du papier peint et faire les peintures. Que de travail en
perspective ! Et je ne parle pas des clôtures, du jardin, des
allées ou du sous-sol.
Une
astuce au passage. Essayez de faire coïncider la fin de la
construction avec la période des soldes. Pourquoi ? Si vous
aviez comme moi une cuisine à entièrement
équiper, deux salles de bains à
aménager, et tous les sols à garnir, vous seriez
content de pouvoir profiter des réductions importantes
concédées à ces périodes.
C'est près de 50% de réduction sur les meubles de
cuisine et de salle de bains, 40 % sur les revètements de
sols, etc... Soit une économie de, voyons... beaucoup ! Bon,
en fait rien. Mais le modèle de cuisine, de moderne et
économique, est devenu classique en chène massif,
pour le même prix !
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8-04-2004
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